SOTURA Pierre [SOTURA Théodore, Pierre]
Fils d’un coiffeur (Célédonio Sotura) et d’une commerçante (Julia Boucharel), Pierre Sotura avait deux frères (dont un fut ébéniste et communiste) et une sœur. Titulaire du CEP, il travailla comme ébéniste à la Maison Beligant 54 rue de Charonne et se syndiqua en 1945 au syndicat du bâtiment et bois. Il adhéra aux Jeunesses communistes en août 1944 et au PCF en janvier 1947. Jusqu’en 1948, c’est à l’UJRF qu’il occupa des fonctions. Il suivit une école élémentaire communiste en novembre 1947 et une école fédérale en avril 1948 et entra à la commission éducation de la section d’Hispano. En effet, ayant perdu son travail, il avait été embauché comme OS machine à l’usine Hispano (Bois-Colombes). Lorsqu’il retrouva du travail dans son métier, il préféra, pour des raisons militantes, rester chez Hispano : en suivant » des cours à l’école de FPA pour devenir un ouvrier qualifié dans la métallurgie et obtenir en particulier chez Hispano l’autorité professionnelle que donne la qualification. « . En 1953, il fut ainsi repéré par la direction fédérale de la Seine pour avoir constitué et dirigé un groupe UJRF de soixante membres à l’usine Hispano de Colombes. Après son service militaire en Allemagne (1952) dans le Génie, comme maître ouvrier, le Parti lui demanda, en 1954, de suivre une école centrale, et à l’issue de celle-ci de prendre un poste de permanent à L’Avant-Garde. Il hésita cependant à accepter tant le salaire de permanent (beaucoup moins élevé que celui d’ouvrier chez Hispano) permettait difficilement faire vivre sa famille, avec deux enfants, au moment où sa femme, Jeannette, fille d’un cheminot, sténo-dactylo, quittait ses fonctions de permanente à l’ARAC. Bien qu’il n’ait pas pu obtenir de son entreprise le congé nécessaire pour suivre l’école de formation des rédacteurs, il fut un temps rédacteur, mais il retourna par la suite à la production, comme fraiseur à Mécachrome, de Colombes. Son passage à l’école centrale d’un mois (29 mai-25 juin 1955) fut remarqué : » très intelligent, à l’esprit vif et clair [..] Présente de grandes possibilités de développement « . Il fit un séjour en Pologne en 1956 et en URSS en 1957. Membre du comité national de UJCF, membre du bureau de la section Hispano (1954) et du comité fédéral Seine Ouest du PCF dès 1955. Il le quitta un temps pour mieux s’occuper des Jeunesses, puis y revint en 1961 et s’affirma comme un des hommes clés de la direction fédérale, rédacteur en chef de la Voix du Peuple et responsable de la presse d’entreprise. Il fut secrétaire à l’organisation de la fédération Seine-Ouest puis Hauts-de-Seine, à partir de 1962, au sein d’une équipe de direction rajeunie, aux côtés de Dominique Frelaut et Parfait Jans, sous l’autorité de Lucien Lanternier, premier secrétaire. L’épisode municipal de L’Ile-Saint-Denis témoigne de son investissement prioritaire dans la direction fédérale. Suite au décès du maire communiste en juillet 1965, il était devenu premier édile de cette commune qui relevait de la région Seine-Ouest. Mais , avec la constitution de la Seine-Saint-Denis, la ville vit son destin s’éloigner de celui des nouvelles Hauts-de-Seine. Sotura choisit d’abandonner son mandat municipal en 1971, au profit de Josiane Andros (voir ce nom), pour conserver sa place à la direction de la nouvelle fédération du » 92 « . Il en devint premier secrétaire lorsque Lucien Lanternier succéda à Waldeck L’Huillier à la mairie de Gennevilliers. Membre du comité central depuis 1970, il y siégea jusqu’en 1996 et occupa la fonction de trésorier du PCF vers 1982-1990.
Paul Boulland
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