BELLANGER Pierre

Né le 8 mai 1873 à Andard (Maine-et-Loire), mort le 21 avril 1947 à Bagnolet (Seine) ; employé de commerce ; maire adjoint communiste de Bagnolet (Seine).

Pierre Bellanger au camps de Voves en 1943.Fils d’un maçon natif de Paris et qui était domicilié à Bagnolet dans les années vingt et d’une lingère, Pierre Bellanger fréquenta l’école primaire de six à treize ans. Il n’eut pas de profession stable de quatorze à vingt ans même s’il fut à plusieurs reprises garçon de café. Après trois ans d’armée (sergent), il travailla comme garçon de magasin et de recette jusqu’à l’âge de cinquante-six ans, avant d’être quatre ans vendeur de l’Humanité à la porte de Vincennes. Il épousa le 7 décembre 1916 Eugénie Fouquet, femme de ménage, qui fut sympathisante communiste.

Pierre Bellanger qui lisait  » la presse révolutionnaire  » depuis l’âge de quinze ans, n’arriva que très tardivement à la politique active : il adhéra au Parti communiste (rayon de Bagnolet-Pantin) le 24 juin 1924, à cinquante et un ans, après avoir été sympathisant du Parti socialiste avant le congrès de Tours, puis sympathisant communiste. De 1925 à 1928, employé à la maison Chatillon-Mouly dans le quartier de l’Opéra, son action eut pour cadre la cellule de magasin Barclay animé par Roger Gaillard*. Il fut ensuite trésorier d’une cellule de Bagnolet et délégué à l’organisation des Amis de l’URSS dont il assura le secrétariat. Une note de la commission des cadres, vers 1934, indique  » Humanité, est gérant  » à un moment où l’Humanité qui était menacée par la justice faisait souvent appel à de vieux militants pour occuper la fonction de gérant.

Militant du syndicat unitaire des employés de la région parisienne, Pierre Bellanger se présenta sans succès aux élections municipales de mai 1925 et mars 1927 mais fut élu en juillet 1928 (2e sur 17). Réélu aux élections générales du 5 mai 1929 (4e sur 27), il siégea comme quatrième adjoint au maire communiste Paul Coudert* (voir ce nom). Il devint deuxième adjoint après le scrutin du 5 mai 1935 (27e sur 27). Dans son autobiographie du 23 mars 1934, il avait écrit :  » Dans la mesure de mes moyens participe au travail communal comme conseiller municipal et comme adjoint au maire ; pas de fonctions rétribuées « . Plusieurs rapports communistes internes conservés dans les archives du Komintern et datant de 1933 et 1935, le décrivent comme un  » militant sur et dévoué « (517 1 1663).

La préfecture de la Seine suspendit la municipalité communiste de Bagnolet à l’automne 1939 puis déchut de leur mandat vingt-cinq conseillers, dont Bellanger, le 15 février 1940. Pierre Bellanger continua clandestinement son activité communiste. Arrêté le 9 novembre 1940, il fut interné administrativement au centre de séjour surveillé d’Aincourt (Seine-et-Oise) puis à Voves (Eure-et-Loir) à partir du 10 septembre 1942. Une proposition administrative de libération en date du 22 octobre 1941, en raison de son âge et de son état physique, était restée sans effet. Il revint à Bagnolet quelques semaines avant la Libération de Paris.

BELLANGER Pierre et alii

Pierre Bellanger fit partie du conseil municipal provisoire installé en septembre 1944, comme troisième adjoint. Il fut maire adjoint honoraire d’avril 1945 à sa mort. Bellanger présidait le comité local de l’Association France-URSS et adhérait à la Libre pensée. Il mourut à son domicile en avril 1947.

Claude Pennetier

SOURCES : RGASPI, 495 270 1586, autobiographie du 23 mars 1934 ; 517 1 1663. – Arch. PPo. 101. – Arch. Dép. Seine, DM3 et Versement 10451/76/1. – Arch. Com. Bagnolet. – Au service de la population. La municipalité de Bagnolet vous soumet son bilan 1928-1958, février 1959. Page  » Nos disparus  » (avec une photographie de P. Bellanger, âgé, doté d’une barbe blanche. – Renseignements recueillis par M. Marcel Picard et Nadia Michel.

ICONOGRAPHIE : Photo du camps de Voves, Arch. com. de Bagnolet.

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