COURTAT Robert, Etienne, Edmond

Né le 26 avril 1922 à Saint Servan (Ille et Vilaine), mort le 28 novembre 1990 à Lannion (Côtes d’Armor) ; rédacteur au ministère des Finances ; maire socialiste d’Aulnay-sous Bois (Seine-et-Oise devenue Seine-Saint Denis) : 1959 – 1964.

Fils d’un chauffeur et d’une tailleuse, il se maria à Lucé (Eure-et-Loir) le 22 septembre 1945 avec Henriette Lamiche et se remaria à Villepinte (Seine-Saint-Denis) le 12 décembre 1985. Il n’eut pas d’enfant.

Membre de la SFIO depuis 1946, Robert Courtat fut un élu, un militant et un homme de cabinet, ce par quoi il commença sa carrière politique. Il fut à trois reprises attaché à des cabinets ministériels De juillet 1950 à mars 1951, il fut attaché au cabinet de Pierre Métayer, secrétaire d’Etat à la Fonction publique du gouvernement de Troisième force de René Pleven et aussi secrétaire de la fédération socialiste de Seine-et-Oise . De février à mai 1956 ; il exerça les mêmes fonctions toujours auprès de P. Métayer, secrétaire d’Etat à la Fonction publique dans le gouvernement Guy Mollet.(il en fut déchargé sur sa demande. En 1956 – 1957, il se fit mettre en disponibilité de son administration et s’occupa d’un élevage de porcs en Seine-et-Marne, ce qui explique sans doute qu’il fut alors membre de la commission agricole nationale de la SFIO.

En juin 1958, R. Courtat fut encore chargé de mission au cabinet de Guy Mollet, ministre d’Etat chargé du statut des fonctionnaires dans le gouvernement Charles de Gaulle, le dernier de la IVème République.

.R. Courtat avait été élu en 1953 conseiller municipal et 7ème adjoint de son camarade Fernand Herbaut, maire d’Aulnay sous Bois. En 1955, R. Courtat était secrétaire de la section socialiste d’Aulnay, puis en 1956 secrétaire adjoint de la section et de l’union cantonale. Le 2 janvier 1956, il fut candidat aux élections législatives dans la première circonscription de Seine-et-Oise, en sixième position sur la liste conduite par Germaine Degrond. En 1955- 1956, il siégeait à la commission administrative de la fédération socialiste de Seine-et-Oise et à sa commission ouvrière, ainsi qu’à la commission nationale de la SFIO chargée des questions de la fonction publique.

Robert Courtat devint maire d’Aulnay sous Bois en mars 1959 sans l’avoir prévu. En effet, le maire sortant Fernand Herbaut avait constitué avec les indépendants et les gaullistes pour le deuxième tour des élections municipales une liste socialistes – MRP – CNI – UNR, coalition semblable à celle qui administrait la ville depuis 1947 pour faire échec aux communistes dont il avait décliné les propositions d’alliance. Cette liste fut élue, mais Herbaut battu, car la loi électorale autorisait alors le panachage des listes.

Cette coalition fragile rencontrait des problèmes d’équipement chroniques aggravés par une croissance démographique accélérée. De 1954 à 1962, la ville gagnait presque 9 000 habitants (23%). En 1960, l’espace bati ne s’étendait que sur 40% de la commune qui disposait encore de 975 hectares consacrés à l’agriculture. C’est le district de la Région parisienne qui lançait alors l’urbanisation de cet espace avec la création d’une ZUP sur le canton d’Aulnay (Le Blanc Mesnil – Sevran – Tremblay les Gonesse – Villepinte). R. Courtat s’y montrait hostile. En février – mars 1960, il estimait que les grands ensembles allaient « encaserner la population… dans une forêt de tours ».

En janvier 1964, le premier adjoint modéré, Pierre Abrioux (tête de la liste du centre et de la droite au premier tour des élections municipales et oncle du futur maire RPR d’Aulnay), démissionnait en mettant en cause indirectement Robert Courtat. Celui-ci se présenta aux élections cantonales de mars 1964 dans le canton nouveau qui coïncidait pour cette seule fois avec la commune d’Aulnay. Il se targuait de réalisations importantes : assainissement de 70 rues de la ville, construction de 1900 logements par l’OPHLM qu’il présidait et de 4 groupes scolaires. Mais il n’arriva au premier tour qu’en troisième position avec 13,57% des suffrages exprimés et dut se désister en faveur du communiste Louis Solbès qui fut élu (et remporta de surcroît l’élection municipale partielle du 5 juillet suivant).

Robert Courtat renonça à son mandat de maire et de conseiller municipal le5 juin 1964 en raison de cet échec ; des bruits insistants mettaient aussi en cause sa gestion municipale . Robert Courtat se retira de la vie publique locale. Il était chevalier du Mérite social.

Gilles Morin et Nadia TENINE MICHEL

Sources : A.D. de Seine-et-Oise et des Yvelines : 1 W 962, 963, 1016, 1021 1104 W 11, 44 et 45 Arch. com. Aulnay sous Bois : 1 W 507, 515, 516, 524, 525, compte rendu des séances du conseil municipal Etat – civil de Saint Servan Arch. OURS : bulletin fédéral de la Seine-et-Oise, mai et juin 1955, Progrès social de Seine-et-Oise, 22 décembre 1955 Le Réveil – Echo d’Aulnay : 12-06-1964

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