BORDES Louis

Né le 14 août 1911 à Paris XVIIIème, mort le 9 février 1982. Modeleur – mécanicien. Résistant, maire de Stains (Seine devenue Seine-Saint-Denis), conseiller général de la Seine, puis de la Seine-Saint-Denis.

Issu d’une famille ouvrière, marié sans enfant, il s’installa en 1928 avec sa famille à Stains qu’il ne devait plus quitter. Dans cette banlieue en voie de lotissement, on construisait soi-même sa maison et le jeune Bordes y passait ses loisirs. Ils y vécurent un temps sans eau, gaz ni électricité ni véritables rues.

Après son service militaire au deuxième bataillon de chasseurs à pied, il fut embauché à l’usine aéronautique Gnôme et Rhône de Gennevilliers (Seine devenue Hauts-de-Seine). Il adhéra au PCF en février 1936.

Sous l’occupation, Louis Bordes fut d’abord responsable du PCF pour l’ouest de la région parisienne sous le pseudonyme de « Pascal » et quitta Gnôme et Rhône pour devenir contremaître à Saint Ouen (Seine devenue Seine-Saint-Denis). Arrêté quelques jours en 1942 et relâché faute de preuves, il passait à la clandestinité comme responsable du nord de la région parisienne. A partir de novembre 1942, il était membre de l’état-major régional des FTPF, chargé du recrutement et du contrôle des effectifs. Il participa en 1943 à des attaques contre des militaires allemands. En août 1944, sous le pseudonyme de lieutenant Gardette, il commandait les FTPF de Stains, contribuait à la libération de la ville et devenait président du comité local de Libération. Il fut nommé en 1944 président de la délégation spéciale (en remplacement du maire communiste de 1935, Jean Chardavoine qui avait rompu avec le PCF lors du pacte germano-soviétique, mais restait membre du conseil municipal provisoire).

L’élection allait le confirmer dans ses responsabilités de maire pour six mandats successifs jusqu’en 1977. Louis Bordes s’identifia à sa ville qui passait de 22 000 habitants en 1957 à 35 000 en 1975. Il en améliora l’équipement et créa notamment les premières colonies de vacances. Il présidait personnellement plusieurs associations locales.

En même temps, Louis Bordes participait à la direction de la fédération Seine nord-est du PCF : membre du secrétariat en 1953, du bureau de 1954 à 1956, puis du comité fédéral jusqu’en 1959.En 1957, il siégeait au bureau national des élus communistes et entrait au conseil général de la Seine à la mort d’Emile Dubois. Le 24 septembre 1967, il était élu conseiller général du nouveau département de Seine-Saint-Denis, au premier tour avec 84% des suffrages exprimés. Siégeant à la commission départementale, il présida la commission des Transports de 1967 à 1973 ; il était également administrateur du Syndicat des Transports parisiens. De 1973 à 1976, premier vice-président du conseil général, il était membre de la commission mixte des conseils généraux des Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne, ainsi que du comité de tourisme de la région parisienne.

Réélu au conseil général en 1970, Louis Bordes céda la place en 1976 à Colette Coulon et en 1977 le siége de maire à Louis Pierna, tout en restant conseiller municipal. Il consacra sa retraite à écrire notamment l’histoire de Stains.

Il était titulaire de la croix de guerre avec étoile d’argent, de la médaille de la Résistance, de la médaille d’honneur de la Jeunesse et des Sports, de la médaille départementale et communale argent et vermeil ; il était aussi chevalier des palmes académiques et de la Légion d’Honneur.

Nadia TENINE – MICHEL

Sources : AD Seine-Saint-Denis : 16 W 1, 20, 25 Arch. du comité national du PCF Informations municipales de Stains (février-mars 1982) Hommage de Stains à Louis Bordes Ouvrages de Louis Bordes édités par le Comité de gestion et de culture de Stains : Regards sur le passé ,1975 ; en collaboration : Stains et son histoire, 1979 ; Souvenons-nous, 1981.

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