COLLAVERI César, Henri
De père inconnu, il fut reconnu le 19 septembre 1909 par César Benjamin Collaveri, journalier, demeurant à Aubervilliers (Seine devenue Seine-Saint-Denis), puis légitimé par le mariage de celui-ci avec Marie Chabrand, sa mère, le 28 août 1926 à Drancy (Seine devenue Saint-Saint-Denis). Il s’était lui-même marié à Aubervilliers le 12 novembre 1921.
C.H. Collaveri fut d’abord marchand forain, puis régisseur de marchés.
Eduqué dans un milieu républicain intransigeant, il adhéra en 1917 aux Jeunesses socialistes, puis à la SFIO. Il était sportif (boxeur amateur).
Animateur de Libération-nord dès la première heure (selon le préfet Demange lors de ses obsèques), C. H. Collaveri vint s’installer à Livry Gargan en 1944 sans doute pour succéder au maire socialiste Emile Gérard, âgé de 77 ans et maire depuis 1919. Ils furent tous deux candidats aux élections municipales de 1945, mais battus par les communistes qui avaient fait campagne sur le maintien de la municipalité par le régime de Vichy. C.H. Collaveri était secrétaire de la section de Livry Gargan depuis 1944 et membre de la commission administrative fédérale (ainsi qu’en 1955, 1956 et 1959). Est-ce lui ou un homonyme de la même famille (son père ?) qui fut avant guerre dignitaire d’une loge du Grand Orient de Pantin, commune où il résida ? On peut noter qu’il existait une loge d’une autre obédience (Grande Loge) à Livry Gargan et au Raincy et que le successeur de Collaveri à la mairie de Livry était lui aussi franc maçon.
Aux élections municipales de 1947, la liste socialiste obtenait 3 élus sur 27 et 9,57% des suffrages exprimés, Collaveri fut élu maire grâce aux voix des 11 élus RPF – RGR : courte majorité face aux 13 élus communistes dont l’opposition fut très remuante.
C.H. Collaveri fut un gestionnaire ferme et efficace pour cette cité de 20 000 habitants en 1946, encore industrielle, mais de plus en plus ville dortoir et qui s’accrut sous son mandat de plus de 9 000 habitants (44%).
Aux élections de 1953, la SFIO passait à 8 élus et 28% des voix, Collaveri continuait à s’appuyer sur des adjoints RGR et RPF. En 1955, il était trésorier des élus socialistes de Seine-et-Oise.
En avril 1958, C.H. Collaveri fut élu conseiller général de Seine-et-Oise, battant le sortant gaulliste et le communiste R. Ballanger, alors conseiller municipal de Livry. Il fut candidat au Comité directeur de la SFIO au congrès de 1958, mais ne fut pas élu.
Collaveri fut candidat aux élections législatives de 1958 dans la 11ème circonscription de Seine-et-Oise. Il était alors membre du comité directeur de l’association des maires de France et chevalier de la Santé publique, car vice-président de l’hôpital intercommunal de Montfermeil et président de l’hospice de Livry Gargan. Sa profession de foi, très anticommuniste, relevait le risque que la banlieue ne redevienne « la ceinture rouge ». Il obtint 19% des suffrages exprimés au premier tour et se maintint au second face à l’UNR P. Picard qui fut élu et au communiste André Stil.
En 1959, Collaveri était encore candidat aux élections sénatoriales en deuxième position derrière P. Métayer. Cette même année, il était réélu maire en s’alliant à nouveau avec les radicaux, les MRP et les UNR. En juin 1960, il devenait vice-président du conseil général.
Le 19 juillet 1961, il mourut assassiné par un forcené. Celui-ci lui reprochait ses projets de rénovation du vieux Livry qui entraînaient des expropriations dont celle du meurtrier.
Son nom a été donné à une rue de Livry Gargan.
Gilles MORIN et Nadia TENINE MICHEL
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