GRÉGOIRE André, Émile
Durant la Première Guerre mondiale, Charleville étant occupé, la scolarité n’était assurée qu’aux enfants déjà scolarisés et André Grégoire ne put entrer à l’école primaire qu’au mois de mars 1919 ; il y resta jusqu’en juillet 1921.
En septembre 1921, il entra comme manoeuvre à l’atelier de polissage Deville à Charleville. Il s’établit ensuite dans la région parisienne où il devint ouvrier du Bâtiment en 1926. En 1929, il fut incorporé au 6e Génie, à Angers.
Dès 1926, André Grégoire milita au Secours Rouge International ; il adhéra en janvier 1928 au Parti communiste et devint membre de la cellule de Neuilly-Plaisance. À partir de 1930, il anima l’Étoile Rouge et sportive de la Marne au Perreux.
En 1932, il participa à la création de la cellule du Parti communiste au Perreux à laquelle sa femme adhéra également. En 1933, à l’issue de la conférence qui créait la région de l’Est parisien, il fut élu membre du comité régional et il devint par la suite membre du sous-rayon de Champigny. En 1934, il participa activement aux événements des 6, 9 et 12 février. De mai 1935 à mai 1936, il suivit une école centrale du Parti et il fut collaborateur du Comité central. André Grégoire fut affecté à la région Paris-Ouest en juin 1936. La section communiste d’Argenteuil l’élut secrétaire en novembre 1936 et, le mois suivant, la direction régionale lui demanda de préparer, en collaboration avec Meunier et Baillet, la Ve conférence régionale. Il fut élu secrétaire régional.
Engagé dans les Brigades internationales le 18 février 1937, A. Grégoire fut affecté le 4 mars au commissariat politique de la 11e Brigade. Il participa aux batailles du Jarama, Guadalajara puis, en avril, entra à la 14e Brigade comme commissaire politique du 12e Bataillon. À ce titre, il vécut les opérations de la sierra Guadarama et fut cité à l’ordre de la Brigade. Le 1er septembre 1937, il accéda aux fonctions de commissaire politique adjoint des Brigades internationales. Il eut une nouvelle fois l’occasion d’être cité pour services rendus à la Brigade. En octobre, il reçut l’ordre de Gallo, commissaire général, de se rendre à Barcelone pour y développer la base existante ; il dut rentrer en France étant l’objet de poursuites de la part des autorités militaires pour non exécution d’une période ; il fut condamné à trois mois de prison avec sursis.
En mars 1938, il fut affecté avec Lozeray à la commission coloniale du Parti. En novembre de la même année, Jacques Duclos lui demanda de devenir le secrétaire particulier de Fernand Soupé, maire de Montreuil ; il accepta et fut coopté à la section de Montreuil et au comité régional responsable de la Jeunesse. En novembre 1938, il se fixa à Montreuil.
Mobilisé en 1939, André Grégoire fut fait prisonnier. Par deux fois, il tenta de s’évader ; il fut libéré au début de mai par les Soviétiques près de Dresde ; il revint en France le 15 mai 1945.
Il fut chargé quelques semaines plus tard de faire reparaître la Voix de l’Est, à la rédaction de laquelle il avait déjà participé en 1939 au titre de responsable des Jeunesses communistes de l’Est parisien. Le journal parut fin août 1945. En mars 1946, à la conférence de fusion des Fédérations de la région parisienne, il fut désigné comme responsable de la Presse fédérale de Paris et de sa banlieue. Pendant toute cette période, il faisait partie du secrétariat de la section de Montreuil.
Aux élections municipales d’octobre 1947, sur la liste conduite par Daniel Renoult, qui obtint 48 % des suffrages et 19 élus sur 37, André Grégoire fut nommé 1er adjoint. En 1953, la liste présentée par le Parti communiste obtint plus de 51 % des suffrages et 20 élus sur 37. Daniel Renoult mourut le 17 juillet 1958 et, le 27, André Grégoire fut élu maire de Montreuil. Il fut réélu le 8 mars 1959 avec plus de 53 % des suffrages. En 1965, la liste communiste-socialiste obtint 68 % des voix et il fut reconduit dans ses fonctions, jusqu’au 20 mars 1971 puis devint maire honoraire.
Atteint fin octobre 1966 d’hémiplégie, André Grégoire dut cesser toute activité. Il mourut en juin 1988.
J. Maitron et Cl. Pennetier
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