SIMONIN Maurice

Né le 7 octobre 1895 à La Charité-sur-Loire (Nièvre), mort le 5 juin 1964 à Pontault-Combault (Seine-et-Marne) ; pâtissier ; secrétaire de la Fédération CGTU de l’Alimentation ; membre du bureau confédéral de la CGTU (1929-1932) ; membre du Comité central du Parti communiste (1926-1929) ; conseiller municipal des Lilas (Seine) ; conseiller général de Pantin (Seine).

Fils d’un négociant, Maurice Simonin obtint le CEP et commença à travailler comme apprenti pâtissier à treize ans. Il passa trois ans au front pendant la Première Guerre mondiale puis fut réformé. Il s’était marié le 12 juin 1917 à Cercy-la-Tour (Nièvre), avec Amélie Laffaille, couturière. En juin 1919, il adhéra au Parti socialiste dans la Nièvre, à Cercy-la-Tour, sur recommandation de son père lui-même membre du parti et ami d’Eugène Laurent, ancien député socialiste favorable à l’Union sacrée. Trois mois plus tard, étant venu se fixer dans la région parisienne, il rejoignit la section de Nogent-sur-Marne et milita au syndicat des ouvriers biscuitiers de la Seine.  » A la scission [socialiste], j’ai fait partie de la tendance dite des  » reconstructeurs  » et me suis rallié au moment du congrès de Tours au Comité de la IIIe Internationale.  » (autobiographie de 1933). Il prit la tête de la section communiste de Nogent-sur-Marne (Seine) où il habitait.

En 1922-1923, Maurice Simonin fut élu secrétaire du syndicat CGTU des biscuitiers de la Seine (rétribué à partir de 1923) et, en 1924, la Fédération de l’Alimentation en fit son délégué permanent à la propagande. En 1925, à l’issue du XIIe congrès de la fédération, il devint secrétaire national. Sauf durant un intervalle de deux ans, il allait occuper cette fonction jusqu’en 1935 et faire partie, dès 1927 du secrétariat du Comité international des travailleurs de l’Alimentation, comme trésorier. De 1929 à 1932, il fut membre du bureau confédéral de la CGTU et en, 1938 il fut élu à la commission administrative de la CGT.

Ses fonctions l’amenèrent à participer à de nombreuses actions revendicatives particulièrement aux grèves des mineurs de la Loire, du Nord, du Pas-de-Calais et de l’Aveyron, aux grèves du textile du Nord et de la Loire, à la grève des gantiers de Millau, à celle des pêcheurs de Bretagne ou encore à celle des inscrits maritimes. Il prit part aussi activement au mouvement coopératif et à la vie des cercles révolutionnaires.

Maurice Simonin s’était présenté, sans succès, en 1925 au conseil général dans le canton de Nogent-Saint-Maur. En 1926, il entra au Comité central du PC au congrès de Lille ainsi qu’à la CCCP (Commission centrale de contrôle politique). Il participa au 6e plénum de l’Internationale communiste à Moscou du 17 février au 15 mars 1926, marqué par le début du déclin de Zinoviev. Il ne fut pas reconduit dans ces fonctions au congrès de Saint-Denis, en 1929.

Ayant élu domicile aux Lilas, il brigua un mandat de conseiller aux élections municipales de mai 1935 et fut élu. Quelques jours plus tard, les électeurs de la deuxième circonscription de Pantin l’envoyèrent siéger au conseil général de la Seine. Le 10 juillet 1937, le Journal de Saint-Denis lui consacra un petit billet moqueur sous le titre  » Les beaux jours de Simonin  » : cet élu  » dont personne n’entend jamais parler, tient la vedette […] il mène l’agitation dans les milieux ouvriers de l’alimentation « . Il participa à la commission départementale du travail, à la commission administrative de l’Office départemental de placement et de la statistique du travail et à la commission administrative des comités de patronage d’apprentis. Il fit partie du Conseil national économique 1936-1940 (6e, devenue 7e section professionnelle – sous-section des industries de l’alimentation).

Déchu de ses mandats, résistant, il fut arrêté le 23 mars 1943 par la Brigade spéciale n° 1.

Maurice Simonin fit partie, à la Libération, du conseil municipal provisoire des Lilas (arrêté du 26 septembre 1944) et fut nommé conseiller général provisoire de Pantin. Réélu conseiller municipal le 13 mai 1945 (2e sur 27), il retrouva ses fonctions de secrétaire de la Fédération de l’Alimentation et fut invité à participer aux travaux du CC du PC à partir de son Xe congrès

Claude Pennetier

ŒUVRE : Daniel Renoult, Maurice Simonin, La grève de Douarnenez. Ses enseignements. Son histoire, Paris, Lib. de l’Humanité, 1925, 68 p.

SOURCES : RGASPI, 495 270 495a, Paris, 30 septembre 1933. – Arch. Dép. Seine, DM3 ; vers. 10451/76/1 et 10441/64/2. – Bernard Pudal, Formation des dirigeants et évolution du mouvement ouvrier français, le cas du PCF, 1934-1939, Thèse de doctorat de science politique, Paris I, 1986. – Nos édiles, op. cit. (avec photo) – Le Journal de Saint-Denis, 10 juillet 1937.

Vous aimerez aussi...