VALBON Georges
Le père de Georges Valbon, Pie-Julien Valbon, originaire du val d’Aoste, était de nationalité italienne. Fuyant le fascisme, il s’était installé à Bagnolet (Seine), où il avait épousé une ouvrière couturière, Cécile Morionnet. Souvent au chômage, Pie-Julien Valbon se fit un court moment embaucher dans une fabrique de Lunery, avant de se fixer comme artisan plombier-couvreur à Bagnolet.
Georges Valbon passa toute sa jeunesse à Bagnolet : après de très bonnes études primaires (certificat d’études avec mention Très bien), il passa avec succès en 1938 le concours d’entrée à l’École Chaix, où il fit quatre années d’apprentissage pour devenir typographe.
Dès 1941, bien qu’inorganisé, Georges Valbon tira des tracts antinazis sur les presses de Chaix. Avec les autres apprentis de son école, il fut requis par le STO en décembre 1942. En février 1944, il parvint à regagner la France à l’aide de faux papiers de permission. Caché à Bobigny, David Rosenfeld (voir ce nom) le fit entrer dans la Résistance organisée, comme responsable local des Forces unies de la jeunesse patriotique (FUJP). Nommé lieutenant FTP au début de juillet 1944, il commanda un petit groupe armé de Bagnolet. A sa tête, il participa à la première prise de mairie en banlieue parisienne, celle des Lilas (17 août), contribua à la libération de Montreuil (18 août), des forts de Rosny et Romainville. Enfin, à Paris, il combattit pour chasser les Allemands de la caserne Prince-Eugène (place de la République).
Engagé volontaire en septembre 1944, affecté aux EOR de Fontainebleau (de l’hiver 1944 à l’été 1945), il refusa d’aller en Indochine et quitta l’armée, en avril 1946, avec le grade d’aspirant. Georges Valbon exerça peu de temps son métier de typographe, car il fut sanctionné par Chaix pour avoir constitué une cellule d’entreprise. Il devint successivement secrétaire de la section UJRF de Bagnolet, puis, au printemps 1947, secrétaire de la section PCF de la ville. En 1949, il suivit l’École centrale de quatre mois et fut élu au Comité fédéral de la Seine, responsable de la presse communiste. Lors de la décentralisation, en 1953, il fut élu au bureau fédéral de la nouvelle Fédération Seine nord-est, et, le 24 juin 1956, secrétaire fédéral chargé de la propagande et de l’éducation. Étant données ses tâches nouvelles, il fut déchargé de ce secrétariat en 1961, mais resta membre du bureau fédéral.
En mars-avril 1959, il fut en effet élu conseiller municipal adjoint (pour le logement et l’urbanisme) et conseiller général de Bobigny. En 1962, il fut désigné par le Conseil général de la Seine comme membre du Conseil de district de la Région parisienne. En mars 1965, il devint maire de Bobigny et, après le découpage de la Région parisienne en nouveaux départements, président du Conseil général de Seine-Saint-Denis, le 12 mai 1968. Bobigny, devenue ville-préfecture, entreprit, sous l’impulsion de Georges Valbon, de grands chantiers d’aménagement urbain, grâce notamment à une Société d’économie mixte (mise en place dès 1965).
Le 25 janvier 1970, au XIXe Congrès du PCF, Georges Valbon fut élu membre du CC. Il fut d’abord affecté au secteur commerce, artisanat, PME, travailla à la rédaction de Changer de cap et à l’élaboration du Programme commun. Sur décision du bureau politique, le 28 septembre 1979, il fut muté au secteur élections, collectivités locales (que dirigeait Madeleine Vincent), conséquence logique de ses responsabilités électives.
En janvier 1982, à l’issue d’une rencontre Mitterrand-Marchais, Georges Valbon fut nommé président des Charbonnages de France, poste dont il démissionna, en dépit des pressions du PCF, en octobre 1983. Il redevint en 1985 président du conseil général, et ce jusqu’en 1993. Sur sa demande aussi, il quitta en 1996 la mairie de Bobigny (tout en restant conseiller municipal) et le conseil national du PCF.
Marié en 1949 avec Suzanne Noailles, ils eurent une fille (Francine) et un garçon (François). Séparés depuis 1956, divorcés en 1961, Georges Valbon se remaria en 1962 avec Catherine Aillaud. Ils eurent deux fils (Robert, Antoine) et une fille (Marie-Cécile)
Claude Willard
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